Face à l’amplification de la précarité, je garde espoir
Pour Geneviève Hallet, coordinatrice du département de microcrédits aux particuliers, il est évident que les luttes de Crédal convergent avec celles du Réseau wallon de lutte contre la pauvreté. Entre pragmatisme et espoir, elle rebondit aux propos de Christine Mahy dans notre dernière interview.
Ressent-on, chez Crédal, ces difficultés des personnes précarisées à s’inscrire dans des pratiques écologiques en termes de mobilité ?
On ne peut que constater l’absence de mobilité collective suffisante, notamment dans les régions rurales. Beaucoup de personnes doivent emprunter chez nous pour acheter une voiture, dans l’espoir de pouvoir ainsi trouver un emploi, ou le conserver. Malheureusement, avec un marché de l’occasion de plus en plus cher, il est de plus en plus difficile de financer des voitures « propres » pour les personnes précarisées.
Et concernant le logement ?
Ce qui me touche particulièrement, c’est de voir des personnes emprunter chez nous pour aménager un logement qu’elles louent, parfois même un logement social. On est loin des ambitions d’économie d’énergie quand on doit d’abord penser à des travaux de salubrité, ou de confort « basique », comme l’installation d’un revêtement de sol, d’une salle de bain ou d’un premier point de chauffage.
Ces locataires ont à coeur d’habiter un logement décent, notamment pour préserver leur santé. C’est logique, pour tout un chacun. Que la charge leur revienne ne l’est pas ! Il y a là un enjeu politique, d’autant que de nouvelles normes arrivent au niveau de l’énergie (NDLR: les taxes CO2 en 2027). Les budgets des ménages vont donc encore diminuer : les conditions de vie ne s’amélioreront pas, car rien n’est fait en parallèle pour accélérer le déploiement d’une offre de mobilité collective et/ou « verte », ou une transition énergétique « obligatoire » dans les logements mis en location.
Quel rôle peut jouer Crédal ?
Face à l’amplification de la précarisation de la société, j’ai néanmoins de l’espoir. En agissant de concert avec de nombreux partenaires sociaux, nous refusons l’exclusion et nous soutenons des projets qui transforment profondément la société.