Transition rime avec coopération
« Woodstock », ce n’est pas seulement le festival de musique emblématique des années 60. C’est aussi une jeune coopérative qui réinscrit la filière du bois (« wood ») dans l’économie circulaire. Et si, à l’instar des festivaliers, ses 8 fondateurs sont mus par des valeurs fortes, ils n’en ont pas moins les pieds sur terre.
Le recyclage ? Une évidence pour Pierre Vreven, l’un des cofondateurs du projet : « Une bonne quantité du bois abattu par les élagueurs de nos régions était considérée comme un déchet. Chez Woodstock, nous le rachetons aux élagueurs et aux bûcherons pour le transformer en planches, mais aussi en compost, en paillage, etc. » Une fois revalorisé, ce bois est revendu à des artisans (menuisiers, charpentiers…) situés à 20 kilomètres autour d’Ottignies.
Cette dimension locale constitue une condition sine qua non au développement du projet. « Notre optique est avant tout écologique. Fonctionner en circuit court nous permet bien sûr de valoriser le travail des bûcherons et artisans du Brabant wallon, mais aussi de diminuer les frais de transport du bois et notre impact environnemental », explique Pierre.

Pour structurer leurs activités, les 8 amis se sont adressés à l’agence conseil agréée en économie sociale de Crédal en 2022. Et c’est la coopérative qui est apparue comme la forme la plus adaptée. Un choix qui fait sens, puisque Woodstock a également pour objectif de permettre aux monteurs-élagueurs et aux artisans du bois de travailler ensemble et de mutualiser des outils. « Nous voulions faire de chaque partie prenante un véritable acteur du projet », précise Pierre. Désormais, Woodstock compte plus de 300m³ de bois et une vingtaine de coopérateurs, parmi lesquels des professionnels de tous les niveaux de la filière.
Ce que les fondateurs retiennent de leur accompagnement chez Crédal, ce sont les bonnes bases nécessaires pour démarrer : « Il nous a paru naturel de nous tourner vers une coopérative pour créer la nôtre. Nous avons bien fait : Crédal nous a particulièrement aidés au niveau juridique, par exemple concernant les statuts. Nous avons aussi eu l’occasion de visiter d’autres coopératives et de nous inspirer des modèles qui fonctionnent. »

Désormais lancée, Woodstock ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. 2023 réserve à ces passionnés du bois de nombreux défis : mutualiser encore davantage de ressources, et faire grandir le nombre de coopérateurs vendeurs et acheteurs. Se faire connaitre du grand public est aussi au programme, avec le développement et le maintien de bois de chauffage à un prix abordable, afin de répondre aux enjeux énergétiques actuels. Chez Woodstock comme chez Crédal, transition rime avec coopération.