Soutenir les créateurs locaux
En septembre 2022, un commerce d’un nouveau genre a ouvert ses portes en plein centre de Namur : la Boutique des Créateurs Namurois. Une manière de faire rayonner l’artisanat local, de sensibiliser le public à sa préservation, et de démystifier certaines idées reçues. L’origine de ce projet ? Le ventre d’une jeune maman. Explications avec Fanny Van Orshoven.
Deux naissances pour le prix d’une
Tout commence il y a 3 ans : Fanny Van Orshoven débute une formation chez Crédal dans l’idée de se lancer dans l’entrepreneuriat. Son projet s’inspire du serrage de bassin, découvert après son accouchement : des ceintures éthiques et colorées pour aider les femmes à prendre soin d’elles pendant différentes périodes de leur vie (grossesse, menstruations, endométriose, traumas…).
« La formation a été une révélation totale », explique Fanny. « J’avais de nombreuses croyances limitantes qui me faisaient me sentir illégitime de me lancer comme créatrice textile. Mais grâce à la formatrice, j’ai dépassé mes peurs et réalisé que j’étais au bon endroit pour donner naissance à mon projet. » Elle le baptise « Couleurs de femmes ».

Premiers pas
Développer un projet entrepreneurial, c’est comme apprendre à marcher. Très vite, Fanny est confrontée aux hauts et aux bas de l’aventure, mais sans jamais se décourager.
Pour se donner les moyens de réussir, sa première initiative est de se tourner vers une couveuse d’entreprise… avant de rebrousser chemin. « Cela ne me convenait pas, alors je suis revenue chez Crédal », explique-t-elle. « Et j’ai bien fait ! Ma conseillère a repris avec moi le plan financier et a été présente pour me faire évoluer dans la bonne direction ».
C’est dans le cadre « Tremplin » de l’ONEM que la créatrice commence à exercer, avec succès. Assez pour l’encourager à se lancer en tant qu’indépendante complète. Mais le parcours est semé d’embûches : « lorsque je me suis tournée vers les dépôts-ventes pour distribuer mes créations, j’ai réalisé que leurs commissions pouvaient rapidement atteindre 30% du prix de vente. C’était impensable pour moi, car je voulais absolument maintenir un prix abordable pour toutes », commente-t-elle.
La solution : le collectif
Fanny s’associe alors à d’autres créatrices dans la même situation : Carole Peiffer, céramiste, et Christelle Maréchal, verrière à la flamme. C’est là que la success story commence.
Après avoir atteint un chiffre d’affaires record dans un magasin éphémère, confirmant l’enthousiasme des clients pour l’artisanat local, les trois associées font appel à Crédal pour créer la Boutique des Créateurs Namurois. « Le crédit octroyé par Crédal nous a permis de réaliser tous les travaux nécessaires à la constitution d’une boutique professionnelle. Quant aux consultants, ils nous ont accompagnées pour réaliser notre plan financier et établir notre structure juridique. »
C’est en ASBL que le collectif décide de se constituer. Une condition non négociable, afin de ne prendre aucune marge sur les créations et de ne pas augmenter leur prix de vente. « Beaucoup de préjugés entourent l’artisanat local : on se dit souvent que faute de budget, tout le monde n’y a pas accès… C’est une idée qu’on veut combattre, en proposant à la fois des prix accessibles et une rémunération juste pour l’artiste ou l’artisan », précise Fanny. En échange, le loyer, les charges et les permanences de la boutique sont répartis entre les créateurs. Un modèle économique inhabituel, mais dont les adaptes sont nombreux : près de 30 artisans ont rejoint le projet !

Découvrez la Boutique des Créateurs Namurois
Une solidarité partagée
« J’ai un esprit d’entrepreneuse, mais pour moi, entreprendre seule, ça n’a pas de sens », note la créatrice. Offrir de la visibilité à tous les artisans namurois, améliorer l’accessibilité à leurs œuvres, favoriser les rencontres et les échanges, promouvoir les créations d’autrui, mutualiser les coûts sans prendre de commission sur les ventes… ne sont que quelques exemples de l’esprit de solidarité qui règne au cœur de la boutique, et qui embarque le public au passage.
L’humain d’abord, le profit après : telle est la devise qui guide les actions des fondatrices, y compris en termes de financement. « C’est aussi pour cela que nous avons choisi Crédal comme accompagnateur et comme financeur », explique Fanny. « Les réalités de l’entrepreneuriat sont dures : quand on est trois femmes et qu’on se présente dans une banque avec un projet pareil, on ne nous répond même pas ! Chez Crédal, c’est complétement différent. Nous faisons confiance aux conseillers car nous savons que nous partageons les mêmes valeurs. » Des valeurs qui ont permis de mener à terme ce bel exemple d’entrepreneuriat collectif, créatif et engagé.
