Portrait d'un champignon
Faire pousser des champignons sur du marc de café, l’idée, si elle est appétissante, n’est pas neuve. Utiliser le marc de café transformé en compost – ou plus précisément en champost – pour créer des objets design et biodégradables, c’est moins courant. C’est le pari que s’est lancé Permafungi, la coopérative bruxelloise financée par un crédit Impact +. Et le résultat est surprenant.
Permafungi récupère chaque mois plus de 3 tonnes de marc de café pour y faire pousser de délicieuses pleurotes. « On mélange du marc de café avec de la paille et on y place le mycélium. Celui-ci va se développer en dégradant le marc en compost. On appelle cela du champost. Une fois qu’on a cueilli les champignons, on le réutilise notamment comme engrais pour l’agriculture » explique Julien Jacquet, administrateur délégué. Mais avec 15.000 tonnes de marc produites par an, il y a de la marge avant de tout valoriser. Permafungi s’est donc mis à la recherche d’autres débouchés pour son champost.
C’est une jeune éco-designeuse belge, Caroline Pultz, passionnée par la technologie de la nature, qui leur a proposé de transformer le champost en matériau inerte et biodégradable. Dans un moule fermé à la forme désirée, Caroline place du champost ainsi que le mycélium. Celui-ci, en consommant le champost, va progressivement remplir tout le moule et adopter sa forme. Le résultat est surprenant et les applications innombrables puisque le matériau ainsi produit est résistant, léger et totalement inerte. La première application commercia- lisée est lumineuse : Lumifungi est un luminaire aux formes simples et épurées, dont la texture et la couleur, organiques, sont à chaque exemplaire uniques.
En savoir plus : www.permafungi.be
Propos recueillis par Anne-Catherine DE NEVE
Chargée de communication
