Paroles de coopératrice : Clothilde de Meulenaere
Clothilde de Meulenaere a rejoint le conseil d’administration (C.A.) de Crédal lors de notre dernière assemblée générale. À 27 ans, la Bruxelloise partage son temps entre son mandat d’enseignante universitaire, son poste d’analyste dans le secteur médical, et sa colocation engagée auprès des personnes sans-abri. Rencontre.
Qu’est-ce qui vous a poussée à devenir administratrice chez Crédal ?
J’ai été séduite par les missions et les valeurs de la coopérative. Au moment de poser ma candidature, j’ai dû passer au-dessus de mes doutes quant à la légitimité de ma jeune expérience. C’est une difficulté qui, je pense, est rencontrée par beaucoup d’autres jeunes femmes dans le monde du travail. Or, notre place est pertinente à tous les niveaux des entreprises.
Crédal vous a-t-elle permis de prendre cette place ?
Tout à fait. J’ai été très bien accueillie par les coopérateurs, le personnel et les membres du C.A. Je pense que l’esprit de Crédal se reflète dans ma nomination : une coopérative dynamique, en lien avec les nouvelles générations, qui fonctionne en cohérence avec ses valeurs et qui a compris l’importance de la parité ! C’est aussi ça, travailler au bien commun.
Comment vous sentez-vous au sein du conseil d’administration ?
Maintenant, très bien ! Je prends mes marques dans un C.A. riche en diversité. Je suis une personne qui challenge beaucoup, en soulevant des questions auxquelles les autres membres n’auraient pas forcément pensé. J’apporte aussi des éclairages spécifiques grâce à mes engagements sociaux et citoyens. A côté de cela, j’apprends énormément aux côtés des autres membres. Si la parité des genres est importante, celle des générations aussi !
Quelle est votre opinion sur les quotas ?
La présence de femmes est essentielle au niveau des organes de décision, mais je n’aime pas l’idée d’engager une femme juste pour cette raison. Ses compétences importent avant tout. Nous devrions donc davantage, au niveau sociétal, utiliser intelligemment les quotas pour qu’ils apportent un réel changement. Car des femmes compétentes, il y en a des tas ! Elles sont juste moins souvent mises en valeur. Chez Crédal, en tout cas, je sens que ma nomination n’est pas qu’une case à cocher : mon pouvoir de décision et mon opinion sont valorisés au même titre que ceux des autres membres.
Vous n’êtes pas seulement administratrice, mais aussi coopératrice. La démarche d’investir est-elle particulière en tant que femme ?
Bien que nous ayons les mêmes accès en termes d’études et d’information, j’ai le sentiment que le système financier reste un sujet malheureusement davantage masculin. Tout d’abord, au niveau des entreprises, mais également en matière d’éducation. De mon expérience, ces connaissances se transmettent de père en fils de façon évidente, là où les filles parleront d’autres sujets. Cette situation change doucement, mais je pense qu’avoir des modèles féminins dans ce secteur ne peut que faire avancer les choses dans la bonne direction.
