« Mon âge est un atout pour entreprendre »
Créer sa boîte alors qu’on se rapproche de la soixantaine ? C’est le pari réussi de Françoise Hottat qui nous explique comment faire de son âge un atout en tant qu’autoentrepreneure.
Il n’est pas facile d’interviewer Françoise Hottat. Pour trouver quelques minutes dans son agenda, il faut s’intercaler entre un rendez-vous client et une livraison. Le temps qu’elle se gare sur un parking et l’entretien débute. C’est que l’entrepreneure porte à bout de bras un business en pleine croissance.
Françoise n’est pas une starter comme les autres. Elle aura soixante ans en 2020. Un âge auquel il est plutôt rare de lancer sa propre entreprise. Pourtant, selon elle, l’âge doit être vu comme un atout et non un frein : « Plusieurs personnes dans mon entourage qui ont mon âge n’osent pas se lancer. Pourtant, je pense que c’est plus facile de se lancer à mon âge : je connais très bien mon secteur d’activité et j’ai déjà un portefeuille clients bien fourni. Alors, bien entendu, cela demande du travail, de l’audace et de l’énergie. Je pense qu’il ne faut pas hésiter parce qu’on est récompensé pour son audace ! »

Une gamme de cosmétiques bios, éthiques et locaux
Elle nous présente Océor, sa gamme de cosmétiques bios, éthiques et locaux : « ce sont des produits dynamisés, ce qui les différencie des autres gammes de cosmétiques. C’est une marque de cosmétique de soins complets bienveillants. » Elle revient sur le lancement de son projet, « j’étais déjà active dans le secteur puisque je distribuais des produits cosmétiques pour des sociétés actives dans le bio. Je me suis aperçue que quand je changeais de société, mon portefeuille clients me suivait. J’ai alors connu une période où je n’avais pas de job. J’ai donc décidé de me lancer. » En juin 2016, elle débute un accompagnement en création d’entreprise lors duquel elle va tester la vente de produits cosmétiques bios d’un fournisseur français. « Cela m’a permis de réaliser qu’il était tout à fait possible de lancer ma propre boîte dans le secteur », explique-t-elle. Début 2018, elle franchit une étape supplémentaire avec Océor puisqu’elle réalise dorénavant ses propres produits à partir d’huiles locales. Elle les commercialise en suite dans des magasins bios et sur son site internet. Crédal lui a accordé un crédit dans le cadre de cette activité afin de financer son fonds de roulement, « il faut avancer des montants pour acheter les huiles végétales deux mois avant de les vendre, le temps de les mélanger et de les commercialiser. Je joue donc la banque pendant deux mois. » Elle a également récemment débuté un accompagnement avec notre équipe « Crédal entreprendre ».
Après deux années d’activité, les retours sont positifs, « les clients sont particulièrement contents de la qualité de mes produits. C’est un véritable challenge de trouver l’équilibre adéquat pour que les huiles végétales se boostent l’une l’autre. » Ses produits sont vendus dans une septantaine de magasins à Bruxelles et en Wallonie. En octobre, elle a reçu l’un des six Awards du concours « Micro-entrepreneurs of the year Awards » et a débuté son expansion vers la Flandre. La prochaine étape ? « L’international, en commençant par la France et les Pays-Bas. »