L'altruisme, le secret de la richesse
Il y a quelques années, Johan Corsini et son épouse ont mis toutes leurs économies dans un achat immobilier. 8 heures : c’est le temps nécessaire pour tailler les haies du jardin lorsque, comme Johan, on n’a pas la main verte. Faire appel à un jardinier ? Impossible : comme de nombreux ménages dans la même situation, le couple n’a plus un cent en poche. Et s’ils s’associaient à d’autres personnes du quartier pour se rendre mutuellement des services ? Le projet Merciki était né.
Merci qui ?
Merciki, c’est un site web et une application qui permettent d’échanger des biens et des services gratuitement. Le principe ? Rendre service autour de soi ou donner des objets dont on n’a plus besoin, et collecter en retour des Mercis. Ces Mercis peuvent ensuite être utilisés pour recevoir à son tour des coups de pouce de la part de la collectivité.
Livres, jouets, petites réparations, dépannages informatiques, cours particuliers ou covoiturage sont autant d’exemples d’échanges qui ont lieu sur la plateforme. « Nous sommes convaincus que tout le monde a quelque chose à apporter », explique Johan. « Le principe des Mercis permet à chacun de contribuer à la communauté, quels que soient son origine, son statut, sa langue ou ses revenus. »
Des valeurs communes
Écologie et lien social
Lors de leur emménagement, Johan et sa conjointe ont rapidement constaté que chaque voisin possédait ses propres outils : perceuse, tondeuse, foreuse… Des objets dont la production nécessite des tonnes de CO2, et qui ne servent que très peu avant leur obsolescence programmée. « Notre objectif était de répondre à ces non-sens écologiques, économiques et sociaux », précise le fondateur de Merciki. « Faire tourner ces objets dans le quartier resserre les liens sociaux, tout en ayant un impact positif sur l’environnement et le portefeuille. »
Depuis 2019, le réseau d'entraide a déjà convaincu 17.000 Belges. Au total, 100.000€ d’économies ont été réalisées grâce aux échanges. « Bientôt, un calcul de l’impact écologique épargné sera aussi disponible », note Johan.
Solidarité et entraide
Le fondateur l’explique, « les valeurs principales de Merciki sont la solidarité, l’entraide, la bienveillance au sens large ». Des valeurs partagées avec Crédal. En 2022, Merciki, qui travaille avec des appels à projets publics, avait besoin d’une réserve de trésorerie. Un crédit lui permet de faire face aux dépenses dans l’attente des tranches de subsides. « On devait travailler avec une institution financière, alors on en a choisi une avec les mêmes valeurs que nous ! », lance Johan. « Crédal est aussi plus ouvert par rapport à l’impact positif d’un projet. La grille lecture tient compte des rapports financiers, mais pas seulement. Cela fait du bien de parler avec des gens qui ne croient pas uniquement à ce que l’on gagne, mais aussi à ce que l’on fait. »