Des machines en kit pour faire renaitre la production locale
Combien de nos objets ne proviennent-ils pas du bout du monde, alors qu’ils auraient pu être produits au coin de la rue ? Face à l’extinction progressive des fabriques et de l’artisanat, Mekanika fait le pari de rendre à l’individu le pouvoir de produire à l’échelle locale, en améliorant l’accessibilité aux techniques de fabrication. Maxime Gravet, Martin Duchêne et Roldan Descamps (ancien conseiller chez Crédal) avaient envie de refaire le monde. Ils connaissaient déjà bien les « fab labs », ces lieux où chacun peut avoir accès à des machines partagées. Mais lorsqu’une personne entre dans une démarche entrepreneuriale de plus grande ampleur, elle a bien souvent besoin d’un accès illimité à sa propre machine.
C’est là qu’intervient Mekanika. Les trois jeunes hommes ont développé deux gammes de machines performantes et innovantes : l’une pour l’impression textile, l’autre pour la découpe numérique. Elles sont vendues en kit, facilement montables et réparables par l’utilisateur. Elles permettent ainsi aux personnes qui ne sont ni techniciennes ni ingénieures de lancer leur activité, par exemple dans la menuiserie, la lutherie, la joaillerie, la podologie (pour la fabrication de semelles), le design, etc.

Ces outils sont dits « open source ». Cela signifie que leurs plans sont accessibles à tous, qu’ils peuvent servir de base de réflexion pour d’autres et qu’ils peuvent facilement s’adapter en fonction des activités des utilisateurs. Roldan insiste sur la transparence de Mekanika, non seulement au niveau du prix, mais surtout sur l’origine des composants et la manière dont les machines sont conçues.
Et pour ceux qui n’ont pas de profil technique ou artisan, pas de panique ! Mekanika propose du contenu gratuit pour acquérir de nouvelles compétences ou trouver des réponses à des problèmes de fabrication particuliers : tutoriels vidéo, chaine YouTube… Toute une communauté a d’ailleurs été fédérée sur le web pour permettre aux utilisateurs de discuter entre eux. « L’aspect communautaire et l’entraide sont importants pour nous », explique Roldan. « On est là pour aider les gens à développer leur projet, répondre aux questions… on ne se limite pas à la vente. »
L’entreprise, lancée en 2019, est en croissance constante, avec des clients partout en Europe. En 2021, l’équipe s’est renforcée et compte désormais 8 personnes. Les besoins en stock et en trésorerie se sont aussi accrus. C’est à ce moment-là que les trois fondateurs se sont tournés vers Crédal, qui a uni ses forces avec Finance&Invest Brussels et Sambrinvest. Tous les voyants sont au vert pour 2022 : de plus en plus de personnes rejoignent ce projet, qui replace l’outil à la portée de tous les artisans de nos régions.
