Cultiver la coopération
À Nassogne, une coopérative restaure l’indépendance alimentaire de la région.
La Mauvaise Herbe est ouverte du mardi au vendredi, de 8h30 à 18h30, et le samedi de 8h30 à 16h30. Elle se situe Place Communale 7.
8h30 : À Grune (Nassogne), Melody ouvre les portes de l'épicerie locale. Chaque jour, une cinquantaine de clients viennent y faire leurs courses. "C’est devenu un endroit où toute une partie du village se retrouve pour tisser du lien social", remarque-t-elle. Sur les étalages : une abondance de légumes bio et de saison, cultivés à seulement 3 km de là. Sur les étiquettes : des prix transparents et accessibles, souvent moins chers qu’en supermarché. Au champ, c’est Fanny, agronome et permacultrice aguerrie, qui pilote les opérations.
Ce circuit ultra-court, Mélody et Fanny l’ont créé en 2020, en constatant l’importance de l’autonomie alimentaire locale. "Face aux crises systémiques, nous voulions trouver un modèle économique qui soit viable et pérenne, qui soutienne les producteurs et productrices, implique les citoyens et citoyennes, crée des emplois, et nous permette de payer nos charges", explique Melody. "Seule la coopérative pouvait nous apporter tout cela." C’est ainsi que La Mauvaise Herbe a vu le jour.

Pour peaufiner leur projet, les deux fondatrices ont participé au programme Do It Coop, organisé par Crédal et Cera. "Nous avons reçu de bons conseils sur la manière de faire un business plan et de constituer un dossier de demande de financement. C’était intéressant de pouvoir composer notre accompagnement à la carte, en fonction de nos besoins."
Aujourd’hui, 280 familles (10% de la population communale !) sont membres de la coopérative. Afin de proposer aux villageois et villageoises une offre complète, l’épicerie travaille désormais également en circuit court avec d’autres producteurs régionaux et grossistes bio.
Malgré ces beaux succès, La Mauvaise Herbe ne parvient pas encore à trouver l’équilibre économique. "Maintenir un modèle humain et écologique n’est pas facile en période d’inflation permanente", déplore Melody. En cette fin d’année, plusieurs pistes sont sur la table : offre de formations, partenariats avec les autorités locales... Un travail de longue haleine, mais qui sème les graines du changement.
