Client un jour, coopérateur toujours
Dans les années 2000, la maison médicale de la Senne a bénéficié de plusieurs crédits chez Crédal. Une fois sa situation financière stable, elle n’a pas hésité à investir son excédent de trésorerie et à devenir coopératrice. Rencontre avec Thierry Fobe, médecin généraliste à Bruxelles.
Qu’est-ce qui vous a motivé à fonder la maison médicale de la Senne ?
Cela a toujours eu beaucoup de sens pour moi de travailler avec d’autres praticiens. C’est une richesse de pouvoir discuter ensemble de situations parfois complexes. Dès la fin de mes études, je me suis associé avec quatre autres généralistes pour créer, en 1995, l’ASBL de la maison médicale de la Senne.
Dans quel cadre avez-vous fait appel à Crédal ?
Après quelques années d’existence, nous voulions devenir propriétaires de notre bâtiment. Le crédit chez Crédal nous a permis d’en faire l’acquisition. Nous avons aussi bénéficié d’un crédit pont dans l’attente de subsides pour rénover l’immeuble.
Tous les ingrédients étaient donc réunis pour que la maison médicale démarre dans les meilleures conditions…
Oui, mais malgré tout, notre situation financière était très compliquée et nous ne pouvions pas rétribuer correctement les médecins pour leur travail. Nous avons même dû faire un appel aux dons pour poursuivre nos rénovations. En 2005, c’est Crédal qui a tiré la sonnette d’alarme en nous faisant remarquer qu’en continuant de la sorte, nous ne pourrions pas nous en sortir. Heureusement, notre conseillère Crédal avait une solution.
Quelles ont été les solutions que Crédal vous a permis de mettre en place ?
Crédal nous a conseillé de devenir une maison médicale au forfait et nous avons bénéficié d’un accompagnement extrêmement précieux. Notre conseillère nous a appris à mieux tenir notre comptabilité, elle nous a donné des outils pour pouvoir faire des prévisions sur 5 ans, voir où on allait… Et après 2-3 ans, nous avons remboursé la totalité de notre emprunt. C’était inimaginable !
Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est une maison médicale au forfait ?
Dans ce système, les patients concluent un accord avec la maison médicale et leur mutuelle. Quand ils viennent chez nous, ils ne paient rien. Nous recevons un forfait mensuel de la part de leur mutuelle pour couvrir tous leurs soins de médecine générale, infirmiers et de kinésithérapie. Ce système est avantageux pour tout le monde. Côté patient, la question financière n’est plus un obstacle à la consultation. C’était primordial, car les populations défavorisées composent la moitié de notre patientèle. De notre côté, nous avons pu dégager une certaine marge financière et valoriser le temps que nous passions autrefois à travailler bénévolement dans des réunions ou de l’administratif. Les mutuelles s’y retrouvent également.
Aujourd’hui, comment se porte la maison médicale de la Senne ?
Très bien. Nous avons pu accueillir davantage de médecins, des infirmières, ainsi que du personnel d’accueil et administratif. L’équipe est composée d’une vingtaine de personnes.
La maison médicale est même coopératrice chez Crédal…
Dès que nous nous sommes relevés de notre situation difficile et que nous avons remboursé nos dettes, la question a été : « que fait-on de notre surplus de trésorerie ? ». J’ai trouvé ça juste de le placer chez Crédal. Nous étions tellement redevables ! Je trouvais aussi que les projets soutenus par la coopérative avaient beaucoup de sens. Nous voulions que d’autres puissent profiter du même tremplin que nous. Lors de chacune de nos assemblées générales, je réexplique aux membres de la maison médicale qui viennent de nous rejoindre pourquoi nous avons ces parts de coopérateur. Je leur rappelle que sans Crédal, nous n’aurions pas pu être là où nous sommes maintenant.